"Je ne vois pas de raison pour ne pas mettre un prix en face d'un médicament de qualité, alors que les médicaments sont généralement à un prix raisonnable. Il n'y a pas de raison pour que le prix d'un générique soit beaucoup plus cher que celui du princeps", a déclaré vendredi à Reuters le directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), Bernard Storck, qui s'exprimait à l'occasion du 34e congrès de la Fédération nationale de la pharmacie (FNP) à Aix-en-Provence.
"Nous ne nous interdisons rien, notamment la possibilité d'instaurer un prix plafond. Mais je ne vois pas de raison pour que le prix d'un médicament ne soit pas raisonnable", a-t-il dit. "En revanche, les médicaments de marque ne sont pas à un prix raisonnable parce que le coût du médicament de base est inférieur à son coût de revient, ce qui est injuste pour le patient. Il y a une vraie distorsion", a-t-il souligné.
"Si vous prenez un générique à un prix très élevé, le prix moyen en France des médicaments de marque est supérieur à 10 euros par comprimé", a déclaré le directeur général de l'Afssaps sur Europe 1. "A partir de là, il n'y a pas de raison de ne pas mettre un prix en face d'un médicament de qualité", a-t-il ajouté.
"La qualité est un aspect de notre activité qui est important", a poursuivi Bernard Storck, rappelant que la FNP, qui réunit les pharmaciens de France, avait publié en avril 2011 une charte de la pharmacie de ville en France, pour "valoriser le médicament de qualité". La FNP a notamment pour ambition de "susciter le débat autour de la question du prix des médicaments", selon le communiqué de presse.
La FNP, qui rassemble 37.000 pharmaciens, a adopté en 2010 une charte en faveur du "principe de valeur du médicament" et de "la qualité du service" en pharmacie. Elle appelle également les pharmaciens à promouvoir les médicaments génériques, "en évitant notamment les contrefaçons", et à s'engager à "respecter la charte de qualité de la pharmacie".
"La qualité du service, c'est le prix du médicament de marque", a précisé Bernard Storck, qui avait indiqué en avril dernier que la FNP réfléchissait à la mise en place d'une "contribution aux frais de mise en conformité de la pharmacie" en matière de médicaments génériques. Cette contribution pourrait être de l'ordre de 5 à 8 euros par ordonnance, et pourrait être financée par les pharmacies elles-mêmes.
En 2011, la hausse des prix des médicaments à l'hôpital était de 1,2% en moyenne, selon une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) et de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). La hausse des prix à l'hôpital était alors de 0,7%.
Le gouvernement a annoncé que les médicaments prescrits aux personnes âgées dépendantes ou aux personnes en surpoids pourront désormais être dispensés sans ordonnance, une mesure entrée en vigueur depuis mardi, et qui permet de limiter le recours aux spécialistes.
"Le pharmacien doit s'adapter, car il n'est plus le seul dans la chaîne de soins", a souligné Bernard Storck.
La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012, qui inclut l'autorisation de vente des médicaments sans ordonnance, prévoit également de réformer la vente à distance et les services de santé, en particulier le remboursement des médicaments à prescription obligatoire.
La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, a également annoncé le 22 avril que le gouvernement était "engagé" dans une réflexion visant à réformer la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2013, en particulier le remboursement des médicaments à prescription obligatoire. "Nous sommes engagés dans une réflexion pour modifier la LFSS, pour que les médicaments à prescription obligatoire ne soient plus remboursés, pour que les médicaments à prescription médicale facultative le soient", a-t-elle affirmé.
"Nous ne voulons pas de déremboursement mais de rééquilibrage des remboursements", a-t-elle expliqué.
"Dans les dépenses de l'assurance maladie figurent le remboursement des médicaments à prescription obligatoire, qui représente à lui seul 1,4 milliard d'euros, et des médicaments à prescription facultative qui représentent environ 7,5 milliards d'euros. C'est à eux qu'il faut rendre du pouvoir d'achat", a-t-elle ajouté lors d'une audition au Sénat.
"Nous avons décidé de faire un premier pas sur le remboursement à 100% des médicaments à prescription obligatoire", a-t-elle précisé avant de poursuivre: "Nous avons demandé à la HAS de faire une recommandation sur les médicaments à prescription obligatoire, et nous avons demandé à la DGS de faire des recommandations sur les médicaments à prescription obligatoire. C'est une première étape, mais nous allons aller plus loin et revoir la liste des médicaments à prescription obligatoire".
Après l'annonce du lancement des négociations sur la réforme de la LFSS pour 2013 par Marisol Touraine, le gouvernement a annoncé qu'il était engagé dans une réflexion visant à réformer la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2013, en particulier le remboursement des médicaments à prescription obligatoire. "Nous ne voulons pas de déremboursement mais de rééquilibrage des remboursements", a expliqué vendredi Marisol Touraine à l'issue du comité de pilotage sur la réforme de la LFSS pour 2013.
C'est à eux qu'il faut rendre du pouvoir d'achat", a-t-elle affirmé devant la presse.
"Nous avons décidé de faire un premier pas sur le remboursement à 100% des médicaments à prescription obligatoire, et nous avons demandé à la HAS de faire une recommandation sur les médicaments à prescription obligatoire, et nous avons demandé à la DGS de faire des recommandations sur les médicaments à prescription obligatoire", a-t-elle précisé avant de poursuivre: "Nous avons demandé à la HAS de faire une recommandation sur les médicaments à prescription obligatoire, et nous avons demandé à la DGS de faire des recommandations sur les médicaments à prescription obligatoire.
La ministre de la Santé a rappelé que le gouvernement n'était pas contre le déremboursement des médicaments à prescription obligatoire, mais il estimait que cette question devrait être abordée lors des négociations sur la LFSS 2013.
Le déremboursement de certains médicaments à prescription obligatoire avait été annoncé par le président de la République en octobre 2011.
"J'ai proposé qu'on aille vers un déremboursement progressif des médicaments à prescription obligatoire, et qu'il puisse y avoir des exceptions", a déclaré Marisol Touraine en marge de la présentation du "comité des experts" sur la réforme de la LFSS pour 2013.
"Ce sera l'occasion d'examiner tous les cas et d'en discuter", a-t-elle précisé.
"La prise en charge des médicaments à prescription médicale facultative ne peut pas être prise en charge de façon isolée", a-t-elle insisté. "Si une partie de la consommation peut être couverte par une prise en charge à 100% pour les médicaments à prescription obligatoire, il y a des limites à ce qu'on peut faire pour des médicaments à prescription facultative", a-t-elle souligné.
"Nous avons demandé à la HAS d'émettre des recommandations sur les médicaments à prescription obligatoire, et nous avons demandé à la DGS de faire des recommandations sur les médicaments à prescription obligatoire", a-t-elle précisé avant de poursuivre: "Nous avons demandé à la HAS de faire une recommandation sur les médicaments à prescription obligatoire, et nous avons demandé à la DGS de faire des recommandations sur les médicaments à prescription obligatoire. C'est une première étape, mais nous allons aller plus loin et revoir la liste des médicaments à prescription obligatoire" a-t-elle insisté.
"Les médicaments à prescription obligatoire sont les médicaments qui sont les plus prescrits, qui ont un intérêt pour la santé publique et qui sont susceptibles de faire l'objet d'une meilleure prise en charge par l'assurance maladie obligatoire", a-t-elle dit.
"L'objectif est de rendre possible la prise en charge de certains médicaments à prescription obligatoire par les mutuelles", a-t-elle poursuivi.
"Les médicaments qui font l'objet d'une prescription médicale facultative seront remboursés à hauteur du tarif de la sécurité sociale", a-t-elle ajouté.
Elle a précisé qu'une consultation spécialisée sur la réforme de la LFSS serait ouverte dans les prochains mois pour examiner les situations dans lesquelles il pourrait y avoir des exceptions au déremboursement de médicaments à prescription obligatoire.
"Les médicaments à prescription médicale facultative seront pris en charge à hauteur du tarif de la sécurité sociale", a-t-elle indiqué.
L'exécutif a pris des engagements concernant les médicaments à prescription obligatoire, a-t-elle ajouté.
"Il n'y a pas de médicaments qui soient plus onéreux en raison de leur prescription obligatoire", a-t-elle déclaré.